J’ai l’impression que, quand j’étais enfant, j’entendais souvent des histoires effrayantes autour du feu de camp, racontant des temps où :
- 97% de la population n’avait pas Internet,
- Toutes les chambres n’avaient pas leur propre télévision,
- Au lieu d’avoir un téléphone intelligent dans chaque poche, chaque foyer avait un seul téléphone, qui ne fonctionnait que s’il était branché.
J’ai aussi l’impression qu’aujourd’hui, de plus en plus de gens vivent dans la peur, convaincus que tout était mieux avant. Mais quel est le lien entre ces deux choses ?
Selon moi, le paysage médiatique et la communication ont radicalement changé ces 30 dernières années. L’accès à l’information est devenu plus simple, et le choix des sources est bien plus diversifié.
Il y a trente ans, nous n’avions qu’une poignée de chaînes de télévision. Aujourd’hui, nous avons une quantité infinie d’options—et cela ne concerne pas seulement la télévision. Il est devenu beaucoup plus facile de consulter plusieurs journaux, car nous ne dépendons plus d’un seul abonnement ou de ce qui arrive chaque matin dans la boîte aux lettres. Et puis Internet est arrivé…
Cette évolution a de nombreux aspects positifs :
- Elle crée des emplois,
- Elle rapproche le monde,
- Et, en théorie, elle offre à chacun la possibilité de devenir un citoyen du monde.
Mais quelles en sont les conséquences ?
Tout d’abord, une surcharge d’informations—il est quasiment impossible pour quiconque de tout lire en détail. Qui a le temps ou l’envie de comparer plusieurs journaux chaque jour ? Qui change de station de radio pour obtenir différents points de vue sur l’actualité ?
En plus de cela, chaque information que nous consommons—que nous la lisions ou la regardions—a une valeur pour son auteur ou éditeur. Et cela entraîne la prochaine évolution logique : la concurrence !
- Plus un journal est lu,
- Plus une station de radio est écoutée,
- Plus un site est visité,
- Plus les publicités peuvent être vendues cher.
Que se passe-t-il alors si même des médias autrefois sérieux tombent dans le piège du sensationnalisme, en adoptant des titres racoleurs et du contenu exagéré pour attirer un nouveau public ? Et que se passe-t-il si les nouvelles générations n’ont pas les outils nécessaires pour analyser ces informations avec un esprit critique ?
Il y a 80 ans, des esprits brillants ont réussi, grâce aux médias de masse, à convaincre des foules entières d’adhérer à leurs idéologies. Et si des individus tout aussi intelligents utilisent aujourd’hui les médias modernes pour propager leurs propres intentions, cela pourrait à nouveau diviser la société—que ce soit par nationalité, religion ou orientation sexuelle.
Les nouvelles et l’information doivent être neutres et aussi complètes que possible. C’est pourquoi on les appelle informations et non divertissement. Et tout ce qui ne l’est pas devrait être clairement identifié comme tel.
Ne vous méprenez pas.
J’ai suivi toutes les récentes actualités tragiques, et elles m’ont profondément touché :
- Des villes luxembourgeoises qui semblent devenir plus dangereuses,
- Des crashs d’avion jamais vus auparavant,
- Des exécutions de masse d’innocents, etc.
Mais selon moi, ces tragédies ont toujours existé. La seule différence, c’est qu’avant, on ne se réveillait pas en les apprenant immédiatement, parfois avant même d’avoir posé un pied hors du lit.
La peur que les médias entretiennent, je refuse de l’accepter :
- Ni pour moi,
- Ni pour ma famille,
- Ni pour mes enfants,
- Ni pour personne d’autre.
Une bande dessinée que j’ai récemment vue m’a fortement marqué. Un enfant regarde le journal télévisé avec sa mère et voit un crash d’avion. Il demande :
« Pourquoi disent-ils toujours la nationalité des passagers ? »
Et la mère répond :
« Pour que nous sachions si nous devons nous en soucier ou non. »