Pourquoi il faut faire mieux — pour nous-mêmes et pour ceux qui viennent après
Il y a un malaise que je ressens de plus en plus, non seulement en moi, mais dans la société tout entière. Un froid, une distance, une dureté dans les petits gestes du quotidien. Cela me rappelle l’ambiance de la fin de siècle en France – une sensation de déclin, de perte de repères. Mais ici, ce n’est pas seulement un cycle culturel. C’est une érosion morale.
Nous vivons à une époque où la commodité prime sur la compassion. Où la rapidité est devenue une excuse pour l’impolitesse. Où le nombre d’abonnés remplace parfois le lien humain véritable. Quand avons-nous cessé de faire attention aux autres ?
Le matin, j’emmène mes enfants à l’école. Je vois des automobilistes refuser de respecter le système de la fermeture éclair, forçant le passage comme des fous, plusieurs à la fois. Cela fait freiner ceux qui suivent et ralentit tout le monde, mais surtout, cela montre un manque de respect mutuel. C’est un petit geste… mais les petits gestes font la culture.
Un autre exemple : au supermarché, je laisse régulièrement passer des gens qui ont seulement quelques articles. Tout comme eux, mes enfants ont toujours l’air ébahi. Mes enfants m’on demandent pourquoi je fais ça. « Parce que c’est la bonne chose à faire », je leur réponds. Pas pour recevoir un merci. Juste pour être gentil. Et petit à petit, ils comprennent. Ils prennent même fierté de leur politesse et gentilesse, parce que les adultes le remarquent.
Quand j’étais enfant, mes héros n’étaient pas des influenceurs. C’étaient Son Goku, Superman, ou Optimus Prime. Ils défendaient le bien, protégeaient les faibles, et faisaient ce qui était juste, même quand c’était difficile. Est-ce encore cela qu’on transmet aujourd’hui ?
Dire « s’il te plaît » ou « merci » ne suffit plus. Ce sont les bases. Les vraies valeurs, ce sont celles des deuxièmes chances, de la main tendue, de la présence silencieuse quand l’autre est au plus bas. Ce sont ces choix-là qui construisent une mémoire.
Ce n’est pas la taille de ta maison ou le nombre de tes voitures que les gens retiendront. C’est le sentiment qu’ils auront en pensant à toi. Ta chaleur. Ton honnêteté. Ton courage discret.
Alors oui, le monde a toujours été un peu égoïste. Mais c’est à nous de ne pas le laisser glisser. À chaque acte, nous avons le choix. Et ces petits choix du quotidien, ce sont eux qui montrent qui nous sommes.
Quand tes enfants te demandent pourquoi tu fais un geste gentil pour un inconnu, dis-leur que ça compte. Dis-leur que tu veux qu’un jour, quand tu ne seras plus là, les gens se souviennent de toi avec tendresse – non pas parce que tu avais réussi, mais parce que tu étais bon.
Et peut-être qu’au fond, c’est bien ça, l’essentiel.